Chers amis et amies :

Je prends la liberté de vous écrire pour vous faire parvenir quelques commentaires sur cette gravure réalisée par Dirck Volckertszoon Coornhert entre les années 1557 et 1561.

Cette gravure fut baptisée…

…LA PURIFICATION DES ÂMES À TRAVERS LE SANG DU CHRIST

Pour commencer notre étude, nous devons dire que, sur une base en forme de croix et des pieds à l’image des quatre éléments de la nature, on voit un vase énorme dans lequel flottent des cœurs, certains avec des figures animalesques et d’autres déjà purifiés, tandis que la Déesse Mère est en train de les faire tourner et de faire tomber sur eux le sang du Rédempteur. L’instrument en croix de la Mère Divine s’avère intéressant.

Una phrase en latin est écrite sur le vase : « Non corruptibilibus auro vel argento redempti estis de vana vestra conversatione paternae traditionis, sed pretioso sanguine quasi agni immaculati Christi et incontaminati ».

Traduction approximative : ‘Vous n’avez pas été rachetés par l’or ou l’argent corruptible de votre vaine conduite selon la tradition de vos pères, mais par le sang précieux de l’Agneau de Christ, immaculé et sans souillure’.

Nous devons souligner que le grand récipient dans lequel flottent les cœurs représente la race humaine en général, et c’est pourquoi il y a parmi eux des cœurs déformés, corrompus, etc., et également des cœurs conservés et qui ont une forme normale. Pour de nombreux théologiens, philosophes, alchimistes, etc., le cœur était la représentation des vertus ou vices de l’espèce humaine. Pour les anciens égyptiens c’était le cœur qui déterminait la qualité de vie qu’une personne avait menée durant son existence, et c’est pourquoi ils représentèrent dans leurs hiéroglyphes la célèbre fresque où l’on voit la cérémonie appelée la pesée du cœur dans la balance de la justice. Évidemment, cela avait lieu dans la région des morts une fois la personne décédée.

De même, ce vase ou grand récipient qui repose sur les quatre figures animalesques représentatives des quatre éléments, nous montre la nature même dont nous faisons partie.

Comme la mission de l’existence de l’être humain n’est autre que de se racheter jusqu’à être purifié par les forces christiques ou solaires, c’est pour cela que le sang du Rédempteur intérieur ou Christus intime jaillit, justement pour laver nos fautes par l’élimination de nos agrégats psychologiques à l’aide des eaux génésiaques maniées par la Divine Dame ou Dieu Mère à l’intérieur de chacun de nous.

C’est pourquoi nous voyons Devi-Kundalini à l’œuvre remuer les eaux de la vie, car c’est Elle qui blanchit nos eaux, c’est-à-dire notre Mercure Philosophale, tâche qu’elle partage avec le Seigneur de Perfections ou Christ intime. Il est écrit, selon la Gnose de tous les temps, que nous ne pouvons être rachetés ou purifiés qu’avec l’aide du Seigneur intérieur. C’est ce qui nous permettrait d’atteindre, ésotériquement parlant, la perfection de nos travaux alchimiques quand nous cherchons à réaliser le Grand Œuvre intérieur.

L’instrument avec lequel la Divine Mère remue les eaux est intéressant, car il s’agit d’une sorte d’épée ayant des extrémités semblables aux instruments fait pour nettoyer. L’extrémité de cette épée est en forme de croix, vive allusion au pouvoir destructeur et créateur du lingam-yoni.

Les pattes de ce grand vase ont la forme des quatre animaux de l’Alchimie, à savoir :

  • Le taureau : lié à l’élément terre.
  • Le lion : lié à l’élément feu.
  • L’aigle : lié à l’élément air.
  • Le poisson : lié à l’élément eau.

Ces éléments sont la base de la nature même, c’est-à-dire de la création. Il est aussi important d’indiquer que le Chrestos est debout sur une Pierre cubique, car la Pierre Philosophale et le Christ intime sont, au fond, une même chose.

Au fond de cette gravure on peut voir un pèlerin qui a jeté sur ses épaules la croix pour essayer, à travers la Voie Sèche de l’Alchimie, d’atteindre son Autoréalisation ou libération.

Quelques informations sur l’artiste :

«Dirck Volckertszoon Coornhert ─1522 – 29 octobre 1590─, aussi connu comme Theodore Cornhert, fut un écrivain, philosophe, traducteur, politicien, théologien et artiste hollandais. On considère souvent Coornhert comme étant le père de l’érudition de la Renaissance hollandaise.

Coornhert fut aussi célèbre en tant que théologien. À 30 ans, s’étant intéressé à la théologie et souhaitant consulter saint Augustin, il commença l’étude du latin. Il entra en controverse avec les catholiques et les réformateurs, avec lesquels il refusa de communiquer. Il a dit que, malheureusement, des réformateurs étaient nécessaires mais que ceux qui s’appelaient eux-mêmes comme tels n’étaient pas du type dont l’église avait besoin ; ce qu’il fallait, c’était des apôtres inspirés directement du ciel ».

Je vous livre maintenant, chers lecteurs, quelques phrases sur lesquelles il vaut bien la peine de réfléchir :

« La main gauche du progrès se nomme la force, la main droite se nomme l’esprit. Le progrès est le grand fil mystérieux du labyrinthe humain ».
Victor Hugo

« Progresser c’est marcher vers la perfection ».
Balmes

« L’homme n’avance qu’au moyen du sacrifice ; à chaque fois qu’il y a un progrès, on peut assurer qu’il y a eu un martyre ».
Concepción Arenal

« Tu ne dois avoir de penchant que pour ce qui t’arrive et t’est destiné par la providence, car qu’est-ce qui pourrait t’être plus opportun ? ».
Marc Aurèle

« Profond est, par définition, ce qui est loin de la connaissance. Superficiel, ce qui est d’une connaissance facile et rapide. L’obscurité est profonde, dit l’œil. Le silence est profond, dit l’oreille. Ce qui n’est pas est profond de ce qu’il est ».
Paul Valéry

ORA ET LABORA.
─‘Prie et travaille’─.
KWEN KHAN KHU

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