savoir méditer

ENSEIGNEMENTS FONDAMENTAUX SUR LA MÉDITATION

Avec la technique de la méditation, ce que nous cherchons, c’est une information. Un micros­cope peut nous informer sur la vie des microbes, des bactéries, des cellules, des micro-organismes, etc. N’importe quel télescope peut nous donner une légère information sur les corps célestes, les planètes, les aérolithes, les étoiles, etc. Mais la méditation va beaucoup plus loin, parce qu’elle nous permet de connaître la vérité sur une fourmi et même sur le soleil, la Vérité sur un atome ou une constellation.

Le plus important, c’est d’apprendre, de savoir de quelle manière nous devons nous libérer, sor­tir la Conscience du mental et de l’Ego, comment nous allons extraire la Conscience du sentiment, quand nous soumettons le mental et le sentiment, car, évidemment, nous brisons des chaînes, nous sortons de ce cachot fatal, de cette prison. Dans ces conditions, nous nous préparons à la méditation.

Avant tout, le plus important, c’est de savoir méditer. Il faut apprendre la technique correcte. Dans le monde oriental, on insiste beaucoup sur les positions de padmasana avec les jambes croi­sées, mais nous, nous ne sommes pas des orientaux et nous pouvons méditer selon nos coutumes et nos manières. De plus, les Orientaux ne méditent pas tous avec les jambes croisées. En tout cas, chacun doit adopter la position qui lui convient le mieux. Celui qui veut méditer avec les jambes croisées, eh bien, qu’il le fasse, nous n’allons pas le lui interdire, bien que ce ne soit pas la seule asana pratique pour la méditation.

Pour une méditation correcte, nous pouvons aussi nous asseoir dans un fauteuil confortable, avec les bras et les jambes bien relaxés, le corps en général bien relaxé, sans aucun muscle tendu. Il y a aussi celui qui veut prendre la position de l’étoile flamboyante à cinq pointes : les deux bras ouverts sur les côtés et les jambes ouvertes aussi sur les côtés, couché en décubitus dorsal sur le sol ou sur le lit, la tête au Nord. Enfin, chacun peut prendre la position ou la figure qu’il veut ou celle qui lui convient le mieux. Si nous voulons vraiment sortir notre Conscience ou Essence du mental ou des sentiments ou du Moi psychologique, eh bien, peu importe la position que nous prenons ou à laquelle nous sou­haitons donner une forme spéciale, n’est-ce pas ? La seule chose intéressante, c’est de savoir méditer, le reste est sans importance.

Quelqu’un peut prendre une position orientale s’il veut. Si un autre veut prendre une position occidentale, eh bien, il peut le faire. Si un autre veut prendre n’importe quelle autre position qui lui semble meilleure, eh bien, il peut le faire. L’important, c’est qu’elle soit confortable et qu’on puisse faire une bonne méditation. Chacun est chacun et la seule chose qu’on doit faire, c’est de chercher la position la plus confortable, sans se limiter à aucune règle ou modèle d’asana ou de système. Il convient, par contre, de bien relaxer le corps, c’est indispensable quelle que soit la position, afin que le corps soit à l’aise, c’est évident.

Nous devons toujours permettre à la Conscience d’agir, de commander, de travailler, de parler, de faire et d’exécuter toutes nos activités quotidiennes. Ainsi, nous nous préparons harmonieusement à la méditation.

Normalement, le mental vit en agissant et en réagissant de manière permanente aux impacts du monde extérieur. Si nous le comparons à un lac dans lequel nous jetons une pierre, nous verrons que cette dernière produit beaucoup d’ondes qui vont du centre à la périphérie, c’est la réaction de l’eau face à l’impact provenant du monde extérieur.

Il se produit quelque chose d’analogue avec le mental et les sentiments. Si quelqu’un nous blesse avec des paroles dures, cet impact des paroles dures arrive au centre de l’intellect ou centre pensant et, de là, nous réagissons de façon violente. Si quelqu’un offense notre amour-propre, nous nous fâchons et nous réagissons probablement de manière brutale.

Dans toutes les circonstances de la vie, le mental et le sentiment prennent une part active et ils réagissent sans cesse. Ce qui serait intéressant, mes chers disciples, c’est de ne donner d’opportunités ni au sentiment, ni au mental.

Il est urgent d’avoir un mental passif.

Quand le processus de la pensée s’est épuisé, il advient quelque chose de nouveau. Ceci, il faut savoir le comprendre. Un mental qui ne projette pas, un mental passif mis au service de l’Être, est un instrument efficace, parce que le mental est fait pour être réceptif, pour servir d’instrument passif et non d’instrument actif.

Le mental en soi est féminin et tous les centres doivent fonctionner harmonieusement en accord avec la symphonie universelle de la sérénité passive. Dans ces conditions, nous ne devons permettre ni au mental, ni aux sentiments de prendre part aux diverses circonstances de notre existence.

Il y a peu de temps, je pensais que les sentiments appartenaient à l’Être, mais avec l’investigation et l’expérience, j’ai vérifié qu’ils appartiennent à l’Ego et qu’ils sont intimement reliés au centre émotionnel inférieur.

La thérapie que nous avons besoin de connaître à fond pour éviter tout déséquilibre intérieur, avec des répercussions extérieures, est de ne permettre au mental aucune sorte de réaction.

Il est clair que l’état passif du mental, du sentiment et de la personnalité exige une formidable activité de la Conscience. Ceci nous indique que plus la Conscience reste active, mieux c’est pour atteindre l’éveil de celle-ci, parce qu’ainsi la Conscience, en étant en activité permanente, devra inévitablement s’éveiller.

Il me vient en mémoire, en cet instant, le Bouddha Gautama Sakyamuni. Un jour, le grand Bouddha était assis au pied d’un arbre, en profonde méditation, quand quelqu’un vint pour l’insulter ; il jeta contre le Bouddha toute sa bave diffamatoire, il essaya de le blesser terriblement avec la parole. Le Bouddha continuait à méditer mais la personne continuait à le provoquer, à l’insulter, à le blesser. Longtemps après, le Bouddha ouvrit les yeux et lui demanda : « Oh ! Mon frère ! Si on t’offre un cadeau et que tu ne le prends pas, à qui appartient ce cadeau ? ». L’insulteur répondit : « Et bien, à celui qui l’offre, c’est clair ». Alors le Bouddha lui dit : « Mon frère, emporte ton cadeau, je ne puis l’accepter ». Et il continua à méditer.

Voilà une très sublime et très belle leçon. Le Bouddha ne permit pas à son mental et à ses sentiments de réagir parce que le Bouddha vivait pleinement éveillé, à l’intérieur de sa propre Conscience, et il ne donnait, à aucun moment, ni dans aucune circonstance, la moindre opportunité au mental et aux sentiments de réagir. C’est ainsi, chers disciples, que nous devons procéder.

L’école, nous l’avons partout, nous devons seulement savoir en tirer profit, savoir nous entraîner en donnant de plus grandes et de meilleures opportunités à la Conscience pour qu’elle travaille de façon continue à chaque instant, jusqu’à ce qu’elle s’éveille totalement. L’école, nous l’avons partout, nous devons seulement savoir en profiter convenablement, sagement. Nous l’avons dans notre maison, au bureau, à l’atelier, à l’usine, dans l’entreprise, dans la rue et de partout, même dans le temple, avec les compagnons d’étude, avec les enfants, avec les parents, avec l’épouse, avec les neveux, les petits-enfants, les cousins, les proches, les amis, etc.

Tout gymnase psychologique, aussi dur soit-il, aussi difficile nous paraisse-t-il, nous est indispensable. Tout le secret, c’est de ne permettre ni aux sentiments, ni au mental d’intervenir dans les aspects pratiques de notre vie.

Nous devons toujours permettre à la Conscience d’agir, de commander, de travailler, de parler, de faire et d’exécuter toutes nos activités quotidiennes. Ainsi, nous nous préparons harmonieusement à la méditation.

Pour parler, donc, du domaine pratique de la méditation, nous devons dire que ce que nous cherchons, c’est précisément passer au-delà du mental et des sentiments. Et c’est possible si, dans la vie pratique, nous nous sommes entraînés intensément et nous nous sommes préparés, à travers la vie quotidienne, pour ces fins merveilleuses. Cette question de la méditation est difficile quand, dans la vie pratique quotidienne, nous ne sommes pas passés par un entraînement rigoureux, quand nous ne nous sommes pas bien entraînés au gymnase psychologique de la cohabitation sociale et familiale de notre vie quotidienne.

Nous devons, durant la méditation, désembouteiller l’Essence, la Bouddhata, ce qu’il y a de meilleur en nous, de plus digne, de plus décent ; cette Essence ou Bouddhata se trouve précisément engloutie dans les éléments inhumains, dans ce composé d’agrégats psychologiques qui constituent le « Moi-même », le « Soi-même », l’Ego.

Il ne sera pas possible d’expérimenter le Réel, la Vérité, ce qui, assurément, nous intéresse tous, si nous ne parvenons pas à sortir l’Essence de l’Ego. Une Essence embouteillée dans l’Ego ne peut expérimenter le Réel. Elle devra toujours vivre dans le monde des rêves, dans le centre intellectuel, dans le centre instinctif, dans l’émotionnel, dans le centre moteur ou dans le sexuel, mais elle ne pourra, en aucune manière, s’échapper pour expérimenter la vérité.

Quand nous arrivons, en l’absence de l’Ego, à expérimenter la Vérité, nous pouvons constater un élément qui transforme radicalement. C’est un élément de très haut voltage. C’est possible, mais il faut savoir comment y arriver : en faisant travailler la Conscience pour qu’elle remplace complètement le mental et le sentiment, que ce soit elle, la Conscience, incorporée, intégrée en nous, qui fonctionne. Nous devons avoir un mental passif, un sentiment passif, une personnalité passive, mais une Conscience totalement active.

Conférence donnée aux étudiants gnostiques
VM Samael Aun Weor

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