Malheureusement, les gens mènent une vie mécaniciste. Nous avons des habitudes que nous répétons sans cesse. Lorsque, pour un motif quelconque, on sort de son rôle, lorsqu’on abandonne un instant cette vie mécaniciste qu’on mène, lorsqu’on s’en écarte, on croit qu’on va mal, et c’est peut-être qu’on va mieux.
Il est nécessaire, de temps en temps, de sortir au moins pendant un moment de ce monde mécaniciste dans lequel nous vivons toujours, pour se regarder totalement sous un autre angle. C’est aussi facile que de sortir de la ville et de voir d’en haut, non seulement la ville, mais aussi toutes les vallées et villages voisins qui nous environnent.
De temps en temps, ne serait-ce que quelques instants, nous devons arrêter de nous identifier avec cette vie mécanique que nous menons. On doit essayer d’être distinct, d’être différent. On doit être révolutionnaire, rebelle par nature et par esprit. On doit rompre avec toutes ces vieilles normes de nos ancêtres, on doit abandonner totalement les coutumes rances avec lesquelles ont vécu nos grands-parents.
Je veux que la jeunesse comprenne ce message, qu’elle l’entende. Il n’est pas possible d’éveiller notre Conscience tant que nous ne nous séparons pas de tous ces petits rôles que nous avons l’habitude de jouer. Il n’est pas possible d’éveiller notre Conscience tant que nous ne nous éloignons pas complètement de la vie mécaniciste.
Je ne veux pas vous dire à vous, jeunes gens, que nous devons vivre une vie d’anachorètes, non, ce n’est pas ce je ne suis pas en train de dire ! Il est évident que nous avons besoin de vivre dans le monde, mais il ne faut pas nous laisser avaler par le monde. Nous devons être différents. Ne faites pas ce que font les autres, soyez différents ! Quand on commence à être vraiment rebelle, le processus de l’éveil commence.
Les gens ne savent rien de la vie supérieure. Que savent-ils des mystères de la vie et de la mort ? Rien ! Si nous plaçons une théorie matérialiste à côté d’une théorie spiritualiste, nous voyons que toutes deux sont structurées avec une logique plausible et merveilleuse, que le raisonnement permet tout. D’une puce on fait un cheval et d’un cheval, une puce. C’est la même chose avec la raison, la cérébralisation, la logique : elle permet tout, elle peut autant fabriquer une thèse de type spiritualiste que de type matérialiste.
Emmanuel Kant, le philosophe de Königsberg, a écrit sa grande œuvre intitulée la Critique de la Raison Pure. Cette œuvre traite de la logique, de la métaphysique et de l’éthique. Et il y fait une pleine différenciation entre ce que sont les concepts de contenu – élaborés directement avec les informations recueillies par les cinq sens – et ce que sont les intuitions. Par conséquent, Emmanuel Kant, le grand philosophe, s’est prononcé de manière très judicieuse au sujet de la raison, et il arrive à la conclusion que celle-ci, en soi, ne peut rien savoir de la vérité, ni de Dieu, ni de ce qu’il y a au-delà de la mort, ni du réel, etc.
La jeunesse ne doit donc pas rester embouteillée dans ce processus du raisonnement, elle doit être éminemment intuitive. Avant tout, il est nécessaire de comprendre que nous sommes endormis. Mais, nous ne pouvons pas nous éveiller tant que nous vivons complètement dénaturés par la vie mécaniciste, par les divers petits rôles que nous devons jouer dans notre existence. Il est nécessaire, je le répète, de ne plus nous identifier avec ces petits rôles, de rompre avec eux, d’être rebelles et de regarder la vie sous un autre angle.
Si la raison n’a pas pu nous conduire à l’expérience du réel, nous devons rompre avec le raisonnement, nous devons faire appel à une autre faculté si nous voulons connaître la vérité. Le Christ Cosmique a dit : « Connaissez la vérité et elle vous rendra libres ».
Mais, existe-t-il une autre faculté qui nous permette l’expérience de la vérité sans le processus douloureux du raisonnement ? Oui, elle existe, mes chers jeunes ! Laquelle ? La « perception instinctive des vérités cosmiques ». Je veux que vous graviez bien cela dans votre cœur. C’est une faculté de l’Être. Je répète : « perception instinctive des vérités cosmiques ».
Dans un passé archaïque de la Terre, toutes les créatures humaines possédaient cette faculté développée. Mais, au fur et à mesure que l’Ego, le Moi, le Moi-même s’est renforcé, cette faculté a aussi dégénéré jusqu’à ce qu’elle disparaisse. Seul celui qui la développe de nouveau, au moyen de la régénération de cette précieuse faculté, peut arriver à l’expérience du réel, en l’absence complète de rationalisme subjectif.
Comment éveiller cette précieuse faculté ? Comment la régénérer ? De quelle manière ? Je vous dis, jeunes gens : en cessant d’être des créatures mécaniques, en nous éloignant de tous ces petits rôles que nous jouons quotidiennement, en étant rebelles. On cesse d’être mécanique quand on commence à avoir conscience de soi-même. Car nous avons besoin de nous connaître nous-mêmes. C’est ainsi seulement que nous cesserons d’être mécaniques.
Les anciens sages disaient : « Nosce Te Ipsum » – ‘Homme, connais-toi toi-même et tu connaîtras l’univers et les Dieux’ –. Lorsqu’on se connaît soi-même, on peut éliminer les éléments inhumains que l’on porte à l’intérieur de soi : les préjugés de race et de nation, la haine qui conduit à tant de guerres, l’égoïsme qui soudain devient violent, l’envie qui est devenue un facteur basique de cette vie ultramoderne, la jalousie qui désespère, la luxure qui dégénère, etc.
Mais, avant tout, nous devons nous auto-découvrir, nous auto-connaître. C’est seulement en nous auto-connaissant, c’est seulement en nous auto-découvrant que nous saurons quels sont les éléments inhumains que nous portons à l’intérieur de nous. Une fois qu’ils sont connus, nous pouvons les éliminer. Quand nous éliminons les erreurs que nous portons, le sens merveilleux de l’Être s’éveille en nous, cette faculté connue sous le nom de « perception instinctive des vérités cosmiques ». Seule cette faculté peut nous mener à l’expérience du réel, de la vérité, de ce qui a toujours été, qui est, et qui sera.
Depuis notre enfance, on nous a enseigné beaucoup de choses absurdes. On nous a formé une fausse Conscience. À l’école, on nous a fait apprendre par cœur beaucoup de théories qui ne nous ont servi à rien. La famille nous a enseigné beaucoup de coutumes, nous avons acquis beaucoup d’habitudes, et avec tout cela, nous avons vraiment formé une fausse Conscience, mécanique, qui ne sait rien sur le réel, ni sur la vérité. Le raisonnement subjectif se base sur les perceptions des sens externes, et rien de plus. Par conséquent, il ne peut pas nous conduire au réel.
La jeunesse doit être révolutionnaire, en finir avec tous les éléments qui forment la fausse Conscience, désintégrer le Moi-même, le Soi-même. Et c’est possible au moyen de l’élimination de nos erreurs psychologiques, en cessant d’être mécaniques, en apprenant à penser par soi-même, en devenant totalement auto-indépendants.
Lorsque nous y serons parvenus, la précieuse faculté de l’Être, connue sous le nom de « perception instinctive des vérités cosmiques », entrera de nouveau en activité. Alors nous connaîtrons le réel, la vérité, sans le processus douloureux du raisonnement.
Ainsi, jeunes gens, je vous invite à être rebelles, à être révolutionnaires, à vous soulever contre la raison subjective, à dissoudre le Moi-même, le Soi-même, au moyen de l’élimination de vos propres défauts psychologiques, à entrer sur un chemin d’innovations et de transformations, à ne pas faire ce que font les autres, à vous éloigner de tous ces petits rôles appris par cœur, à rompre avec la vie mécanique, à vous explorer totalement dans le but de vous auto-connaître.
Rappelons-nous que la Nouvelle Ère du Verseau est révolutionnaire. Ainsi, je lance un appel à toute la jeunesse pour qu’elle marche fermement sur le chemin de l’éducation fondamentale. C’est tout.
Paix Invérentielle!
Samael Aun Weor